Le Cycle de la Violence
Le climat de tension
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Du côté de l’auteur.e : tensions initiées par la personne violente à travers divers signaux (silence lourd, regard menaçant, irritation, augmentation des conflits, impatience de plus en plus présente, mise en avant des erreurs…).
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Du côté de la victime: tentatives d’apaiser le climat de tension, de faire diminuer la pression. Elle doute d’elle-même et de ses capacités, elle craint de contrarier son.sa partenaire.
L’explosion
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Du côté de l’auteur.e : passage à l’acte en usant de comportements violents (verbaux, physiques, psychologiques, économiques, sexuels…) avec ou sans aide d’objets afin de libérer la tension qu’il.elle ressent.
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Du côté de la victime : sentiments de peur, de honte, d’humiliation, d’injustice, de tristesse, de désespoir… Elle est désemparée.
Les justifications
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Du côté de l’auteur.e : discours visant à le.la déresponsabiliser de ses actes. Il.elle se justifie de diverses manières (minimisation, renvoi vers l’extérieur – « Tu n’avais pas à… », « C’est toi qui m’as mis.e à bout », « Je suis trop sensible »…)
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Du côté de la victime : elle doute de ses propres perceptions et accepte les justifications de l’auteur.e. Elle se remet elle-même en questions, se sentant responsable de la violence subie. Elle croit que si elle change de comportement, la violence cessera. Elle peut aussi vouloir aider l’auteur.e à changer.
La lune de miel
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Du côté de l’auteur.e : il.elle se calme et exprime ses regrets. Il.elle fait des promesses et des cadeaux visant à se réconcilier avec la victime, ou bien il.elle tente de la culpabiliser en menaçant de se faire du mal (« Je vais aller voir un psy », « C’est la dernière fois » « Je vais me suicider si tu pars »…). Souvent, le contexte de rencontre du couple sera évoqué afin d’appuyer le lien privilégié existant entre les deux partenaires.
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Du côté de la victime : le calme retrouvé l’apaise, elle espère un changement ou que les choses redeviennent comme avant, donc elle donne une chance (supplémentaire) au.à la partenaire. Elle peut aussi le.la soutenir, ou bien changer ses propres habitudes pour répondre à ses attentes.
Conflit vs Violence
Les violences conjugales ne peuvent pas être considérées comme une sous catégorie du conflit conjugal car elles sont de nature différente.Le conflit peut survenir dans tout type de relation, notamment familiale ou conjugale. Il cristallise une opposition ou un désaccord sur un objet particulier, mais il met en présence deux personnes qui se trouvent sur un même plan d’égalité, deux sujets, en capacité l’un et l’autre d’exprimer et de faire valoir leur point de vue.
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Au contraire, les violences conjugales sont déclenchées par l’auteur sous n’importe quel prétexte et visent à vérifier et réaffirmer sa domination sur la victime. Le rapport hiérarchique de domination est définitivement installé et immuable. La victime n’a aucunement droit à l’expression. Chaque « crise » est un renoncement, un affaiblissement pour elle.